DISTRESS est certes un Boy’s Love, mais capable de brasser un public large, car il s’agit avant tout d’un webtoon d’aventure. Direction le Canada, où l’on suit Lenny, un étudiant français amputé d’une jambe, qui vient de débarquer à Montréal afin de poursuivre ses études de journalisme. Il faut dire que le jeune homme est particulièrement curieux, à tel point qu’il est obsédé par une rumeur un peu folle, celle de la présence d’un monstre dans la ville québécoise !
Un devoir qu’il doit réaliser pour la fac va être l’occasion parfaite pour lui d’enquêter sur cette histoire à laquelle il croit dur comme fer, malgré les faibles indices dont il dispose. Ce devoir devant être réalisé en binôme, il va faire équipe, bon gré mal gré, avec Anoki, issu d’une famille Algonquine (peuple autochtone d’Amérique), pas franchement emballé par le délire de son camarade français. N’ayant pas d’alternative à lui proposer, il va malgré tout le suivre, mais de grosses divergences vont vite apparaître au sein du duo : là où Lenny est prêt à tout pour se rapprocher de la vérité, Anoki freine des quatre fers dès qu’il s’agit de partir dans une aventure trop dangereuse, telle qu’arpenter les égouts de la ville à la recherche du fameux monstre. Si l’on peut trouver cette réaction plutôt « normale » en tant que lecteur, ce n’est pas le cas de Lenny, qui est franchement agacé par ce comportement, qu’il juge incompréhensible. C’est en faisant défiler les chapitres haletants de la série qu’on finira par comprendre l’extrême prudence dont fait preuve Anoki…
Toth-M, l’auteur de ces aventures canadiennes, est pour sûr un talent à suivre ! Au fil de ses 30 épisodes, il dissémine par ci par là des indices sur la vraie nature de ses personnages, indices qui ne font parfois sens que quelques chapitres après, ce qui peut justifier une seconde lecture complète de l’histoire, qui se fera sous un jour nouveau, suite aux révélations incroyables concernant la mystérieuse créature. Autour de ces moments de tension, voire d’action, incroyables, la relation entre les deux protagonistes est aussi importante dans le récit, et extrêmement bien développée. Le rapprochement entre Lenny et Anoki se fait tout naturellement, de manière très tendre, touchante, tant ce sont de grands timides quand il s’agit de dévoiler ses sentiments. Mais quand ils arrivent enfin à communiquer sur leur attirance réciproque, des événements tragiques viennent les empêcher de vivre leur amour naissant de manière sereine… Vous l’aurez compris, Toth-M joue avec nos sentiments, ce qui rendait l’attente entre deux chapitres, publiés chaque mercredi, insoutenable !
Au-delà de la maîtrise scénaristique, notons des décors et une mise en scène très soignés, ultra efficaces, soulignant les ambiances, tantôt romantiques, tantôt aventureuses, de l’histoire. Les personnages ont un design atypique (une cicatrice sur le visage de Lenny, un gros nez pour Anoki), qui renforce leur caractère, tout comme leur visage très expressif, permettant de mettre en exergue leurs sentiments. De l’action, de la romance, portées par un auteur français talentueux, que demander de plus ? Et bien, peut-être une saison 2…
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