Bonjour à toutes et à tous,
Aujourd’hui, nous rencontrons un des trois lauréats de la Webtoon Academy, Charles Manalt, qui a gagné, avec deux de ses camarades de promotion, un voyage pour partir travailler deux mois en Corée et développer un projet de Webtoon dans les locaux du studio Kenaz.
Webtoon Actu (WA) : Bonjour, Charles, merci d’avoir accepté cette rencontre pour Webtoon Actu.
Charles Manalt (CM) : Bonjour.
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Lyo_Chka, l’avatar de Charles !
WA : Alors, pour commencer, pouvez-vous nous parler de votre parcours avant la Webtoon Academy ?
CM : Bien sûr. Alors moi, je ne viens pas du tout d’un parcours artistique. Mais j’ai commencé à rentrer dans le dessin via la vidéo. Je travaille comme motion designer dans un studio de communication visuelle, Myrà Studio, que j’ai cofondé, basé à Marseille. Et j’avais commencé avec mon associée à faire du webtoon en 2020 pour la plateforme Webtoon Factory avec la série « Marya Morevna » et après j’ai embrayé sur une deuxième série pour Webtoon Naver France, « Amrita », et puis sur une troisième. Là, je suis en train de travailler dessus, toujours pour Naver France. Et il y a deux ans, j’étais allé à la conférence de la Webtoon Academy à Angoulême. Ils expliquaient un peu le concept. Mais à l’époque, je m’étais dit que je ne postulerais jamais à ça (rires). Puis de fil en aiguille, j’ai réfléchi un peu. Les séries qu’on avait faites étaient très axées marché français, et ça n’était pas si idiot que ça d’apprendre à faire du webtoon à la coréenne. Du coup, j’ai postulé et j’ai été reçu à la Webtoon Academy.
WA : Qu’est-ce qui, votre associée et vous, quand vous étiez dans le motion design, vous a donné envie d’essayer le webtoon ?
CM : Alors, on est toujours dans le motion design, l’essentiel de notre activité reste la communication, le design graphique et la vidéo. Qu’est-ce qui nous a donné envie ? On avait envie de créer des histoires et on avait la capacité en interne de pouvoir le faire. En plus, il y avait ce nouveau format. Je n’avais jamais entendu parler du webtoon, mais mon associée en lisait avant. Et quand on a appris l’existence de Webtoon Factory et qu’il cherchait des projets, on s’est dit : « On teste ! ». On n’avait jamais écrit d’histoire, comment faire un scénario ? Alors on a pris pour base un conte russe, un modèle qui existe déjà depuis des siècles et on l’a adapté en webtoon, on a modifié l’histoire mais gardé la trame.

Marya Morevna, du studio Myrà, une scène de combat, copyright Webtoon Factory @Vega-Dupuis
WA : A partir de là, ça vous a donné envie de rebondir sur d’autres séries, c’est pour ça que vous avez proposé des projets à Naver ?
CM : Oui, voilà. Au début, c’était un peu dur de comprendre comment raconter une histoire à la verticale, comment gérer la narration épisodique, mais une fois le concept compris, tout devenait possible. J’avais plein d’histoires en tête et maintenant que j’avais la capacité de le faire rapidement et facilement, et bien on a enchaîné sur une autre série, puis une troisième…
WA : Quelle a été votre réaction quand vous avez appris votre sélection ?
CM : J’étais très content. Ca a été très soudain. L’annonce des résultats était le vendredi soir et ça démarrait lundi matin, en ligne. Donc, d’un seul coup, mon emploi du temps est complètement chamboulé. Je devais m’arranger en conséquence. Mais sinon, j’étais extrêmement ravi, un peu curieux car il y avait très peu d’explications sur ce que serait le contenu, sur ce qu’on allait réellement faire. Le premier mois tout se passait en ligne et ensuite en présentiel à Angoulême. Moi, je suis de Marseille, il fallait s’organiser pour partir à Angoulême, trouver un logement et ce genre de choses…
WA : Justement, comment ça s’est passé pour l‘organisation avec le studio Myrà ? Si vous travaillez dans le motion design, comment s’organiser pour le travail alors que la formation était à temps plein ?
CM : J’ai transféré la plupart des dossiers que j’étais en train de traiter à mon associée. Il y avait quand même ce mois de formation en ligne, mais ce n’était pas très intensif. Donc, j’ai pu avoir un mois en réalité pour bien m’organiser. Après, la recherche de l’appartement, les dépenses sur place, c’était à la charge du studio Myrà. J’étais peut-être le moins embêté du groupe, certains avaient des problèmes de logement car financièrement, c’est compliqué. Moi, j’avais mon salaire, le studio Myrà gérait mes dépenses. J’étais très content.
WA : L’installation à Angoulême s’est bien passé. Vous connaissiez la ville ?
CM : Je ne connaissais la ville que par le festival. J’étais venu à tous les festivals depuis 2020, à part pendant le COVID. J’ai découvert la ville sous un autre jour. Pendant le festival, il y a plein de monde, tout est ouvert. En-dehors du festival, la ville est plus tranquille. J’ai trouvé un logement vraiment pas loin du lieu de la formation.
WA : Comment s’est passé la rencontre avec les autres étudiants ? Vous étiez douze venant tous d’horizons différents.
CM : Ca s’est très bien passé. Je suis arrivé une semaine plus tard car j’avais des problèmes pour le logement, j’ai dû retarder mon arrivée. On s’est tous bien entendus. Au début, j’avais un peu des a priori, j’étais le doyen de la formation, j’ai 36 ans. Mais en vrai, ils ont réussi à créer une belle synergie entre tout le monde, il y avait pas mal d’entraide, pas mal d’échanges, vraiment, le contact s’est bien passé.
WA : Et la rencontre avec les enseignants ?
CM : Comme les formateurs étaient coréens, il y avait Valentin Comoy qui traduisait. Mais une réunion qui doit durer une heure durait deux heures, car la traduction double le temps de conversation. Au début, je craignais que ce soit long et non, le contact s’est très bien passé avec les formateurs coréens, en plus, je les ai tous retrouvés après en Corée lors du voyage. En fait, au début, j‘avais un peu peur, car j’avais déjà édité une série, alors je ne savais pas trop comment me placer par rapport au formateur. Ils allaient me dire des choses, je risquais de dire : « Ah oui, mais là, moi, j’ai jamais fait comme ça. » J’avais peur que ce soit le choc de deux méthodes.
WA : Ca s’est passé comment finalement ?
CM : Finalement, j’ai fait grosso modo tout ce qu’on me disait de faire, sauf deux trois aspects, notamment l’utilisation de la 3D, je trouvais que ma méthode allait plus vite. J’ai conservé les avantages de ma méthode de travail que j’avais déjà et pris ce qu’il proposait en plus.
WA : Dans quel domaine avez-vous progressé grâce à la Webtoon Academy ?
CM : Dans la narration, dans le rythme de narration. Le rythme coréen est extrêmement rapide sur les premiers épisodes. Il faut que ce soit efficace, il ne faut pas se perdre en bla bla. Les formateurs nous disaient que nous les français, on avait tendance à trop construire l’univers, vouloir dire beaucoup trop de choses. Ce n’est pas le but des premiers épisodes. Le but des premiers épisodes est de capter l’attention, il faut être extrêmement rapide là-dessus. Ils nous ont beaucoup repris sur comment construire le rythme, et c’est vrai que ça améliore la fluidité des épisodes, notamment pour les trois premiers qui sont hyper importants. Et aussi le style graphique, ça a été le plus dur à rentrer. Je n’avais pas envie d’aller vers un style vraiment coréen coréen. Pour avoir un avantage concurrentiel par rapport au coréen, justement, il ne faut pas avoir forcément un style graphique trop prononcé, français, occidental, mais avoir des élément qui rappellent ça. C’est ce qui permet de nous différencier. A la Webton Academy, ils nous ont laissé tranquille sur le style graphique, le design des personnages. Est-ce que c’était une bonne chose ? Je ne sais pas, car à la fin, ils se sont rendus compte que tout ce qui avait été produit avec un style graphique trop prononcé n’était pas vendable sur le marché international. Ca, ils ne l’ont pas trop appris. Mais c’est plutôt en Corée qu’ils sont revenus là-dessus.
WA : Est-ce qu’il y a des cours qui vous ont plus marqué à Angoulême?
CM : Angoulême a été un peu une redite des cours en ligne qu’on avait eu avant, ce qui m’a le plus aidé, ce sont les retours. L’après-midi était consacré aux retours en direct avec les formateurs. C’est ça qui m’a permis le plus de progresser, car là, on voit spécifiquement où sont nos faiblesses et comment y remédier. Moi, c’était l’anatomie, aussi le pli des vêtements, on m’a fait dessiner des plis de vêtements, des épaules qui se lèvent… Au début, je pestais un peu, je suis français, je disais : « Oui, mais… » et finalement, je les ai fait et ça m’a permis de m’améliorer. Je vois la différence entre avant et après.
WA : A la fin de la formation, comment s’est passé l’annonce des lauréats pour la Corée du Sud ?
CM : Ca a été soudain, car la date de l’annonce a été reculée plusieurs fois et en fait, l’annonce est arrivée fin décembre, début janvier, un mail est tombé un soir : « Charles, vous partez en Corée ».
WA : Vous avez dû être super heureux d’apprendre la nouvelle ?
CM : Super heureux, mais là encore un peu stressé, car à nouveau tout le travail, tous les contrats, j’ai dû les renvoyer à mon associée. Mais oui, super heureux.
WA : Comment s’est passé votre arrivée et votre installation en Corée du sud ?
CM : On est arrivé un samedi à Séoul, il y avait un petit laps de temps, quelque jour où on était logé à l’hôtel à Séoul, on n’était pas vraiment dans le travail. Il y a eu la visite des locaux de Kenaz, on devait donner des cours, organiser des ateliers à l’université de Séoul pour l’ambassade de France qui avait pris en charge les billets d’avion. Donc, il y a eu un petit tampon entre l’arrivée en Corée et l’arrivée dans les locaux de Kenaz à Suncheon. On est parti trois jours plus tard. On était déjà un peu habitué. Ils nous ont laissé un petit laps de temps pour réfléchir un peu à ce qu’on voulait faire, comment le faire avant d’attaquer concrètement les story-boards, les scripts, avant d’attaquer le dur du travail.
WA : Après Séoul, vous avez bougé dans quelle ville ?
CM : On était à Suncheon, une ville sur la côte sud de la Corée. Kenaz, la société coréenne qui a fait le joint venture avec Ono, est en train de déménager ses locaux de Seoul et Incheon vers Suncheon. Car la ville de Suncheon était assez impliquée, elle ambitionne de devenir la capitale mondiale du webtoon. Ils attiraient les entreprises qui travaillent dans le webtoon afin de créer un pôle. Ca faisait partie de leurs trois piliers de développement : la bio-ingénierie, l’aérospatiale et le divertissement. Les trois sur un pied d’égalité. Bio, fusée et webtoon ! (rires) Du coup, on travaillait dans les locaux de Kenaz à Suncheon, et on était logé dans une maison d’hôtes gérée par la ville de Suncheon. L’arrivée là-bas était très politique, on va dire. Il y avait la rencontre avec le maire, tout le staff de direction de Ono, Ainara Ipas, les gens du studio Kenaz. C’était la grande table ronde, des drapeaux partout… Ca a été le premier jour sur place.
WA : Comment se sont déroulés ces deux mois d’immersion ?
CM : Ils appellent ça deux mois d’immersion, en fait, ce n’était pas vraiment une immersion, on était là pour réaliser des épisodes pilotes et vendre les série après en Corée, au Japon, aux USA. Et mon cas était un peu plus particulier, car je ne travaillais pas sur ma série, mais sur une série apportée par Kenaz. Je pouvais plus être assimilé à un sous-traitant.

Polar Night, dessiné par Charles Manalt du Studio Myrà pour Kenaz, Copyright OnoKorea – Kenaz
WA : Et vous échangiez sur le scénario, la composition, ou on vous donnait les informations et vous transposiez tout cela en webtoon ?
CM : Ca a été un mélange des deux. Un peu formation, il y avait beaucoup de réunion sur la création des scripts, du scénario, des story boards, chaque étape été validée et rediscutée. Ca c’était surtout sur le premier mois. On était plus libre dans la réalisation ensuite. Mais de toute façon, c’était convenu dans le planning qu’on repartait de Corée avec les épisodes pilotes, le dossier et une série prête à être vendue. Il y avait un aspect formation car Kim Si-ho revenait sans arrêt pour nous corriger. Là encore, dans mon cas, j’étais plus sous-traitant avec Kenaz , mais dans le cas de Louise et Ekass, eux apportaient déjà l’histoire. C’était leur histoire qu’ils pouvaient développer.
WA : Pendant les premiers mois à Angoulême, vous aviez développé des projets de série et là vous repartiez sur quelque chose de nouveau avec cette série proposée par Kenaz ?
CM : Oui. Je pensais que j’allais continuer la série que j’avais commencée à Angoulême, « Eleusis ». Et fin décembre, j’ai eu une réunion avec le staff de Ono et celui de Kenaz. Ils m’ont proposé, soit de travailler sur ma série « Eleusis », soit de travailler directement pour eux.

Exemple de Chara design de Charles Manalt réalisé pour le projet Eleusis, copyright Studio Myrà
WA : Et vous avez fait le choix de travailler avec Kenaz sur un de leur projet ?
CM : Oui, car pour la première fois où je venais sur le marché coréen, je préférais avoir une histoire déjà étalonnée pour ce type de marché plutôt qu’un univers trop étranger à la culture coréenne.
WA : Par rapport à ces deux mois, et cette situation spécifique, qu’est-ce qui vous a le plus marqué sur les méthodes de travail en Corée du Sud par rapport à la France?
CM : Sur les méthodes de travail elle-même ? Les Coréens travaillaient tout le temps. En plein milieu de la nuit, le week-end, il y avait tout le temps du monde au bureau. Moi, ça me change pas trop car je travaille tout le temps, j’ai adoré le monde du travail en Corée. Ca n’a pas été forcément le cas des autres. Après, sur la méthodologie elle-même, je n’ai pas vu d’énorme différence. En France, on a des éditeurs français mais les décisions sont prises en Corée. Les méthodes de validation, ce qu’ils veulent voir dans une série, ça je l’avais déjà expérimenté. Après, sur la méthodologie de travail, c’est plutôt sur la composition d’un dossier éditorial. Ca change beaucoup. Enfin, beaucoup… En Corée, ils n’ont pas besoin de voir l’histoire complète, il peuvent démarrer avec trois épisodes pilotes, et après, broder l’histoire. En France, on ne peut pas arriver avec ça. Il faut savoir où on va, on a besoin d‘avoir toute l’histoire. C’est la grosse différence sur comment se faire éditer. L’autre chose qui change, c’est que les Coréens ont un système très proche du cinéma et de la télévision, il faut d’abord trouver un diffuseur et avec un diffuseur, ils cherchent les subventions et le financement. Ils ont un métier de producteur en Corée. En France, on n’a pas de producteur en BD, il n’y en a pas dans le webtoon français. Une plate-forme ne va pas forcément vous fournir un minimum garanti en échange d’épisodes. C’est la société de production qui gère la série, qui va devoir trouver des financements pour payer l’auteur, les assistants, le matériel, les logiciels. C’est vraiment une très très grosse différence. Le revenu se fait sur ce que génère la série en épisodes achetés, en fast pass, ce genre de choses, épisodes débloqués et après éventuellement en adaptation. Ce qui compte vraiment, c’est l’adaptation, et surtout l’adaptation en audiovisuel.
WA : Et aujourd’hui, la formation s’est achevée, vous êtes revenu de Corée du Sud. Comment voyez-vous l’avenir après la Webtoon Academy ?
CM : Comment je vois l’avenir ? Je suis encore en questionnement. Avec mon associée, on doit définir une stratégie, en fonction de ce qu’on sait un peu mieux maintenant du marché du webtoon en France. La série sur laquelle j’ai travaillé en Corée, qui s’appelle « Polar Night », actuellement, il y a les trois épisodes et le dossier, elle va être présentée à des plateformes. Du coup, je suis encore en attente pour savoir si cette série va être vendue et si elle va se faire. Il y un contrat qui court sur les trois premiers épisodes et il y aura négociation après sur la suite. Et du coup, la vraie question, qui se pose pour nous, Studio Myrà, c’est : « Est-ce qu’on doit adopter le mode de fonctionnement coréen, c’est-à-dire se positionner en tant que producteur, essayer justement de démarcher des artistes, de faire émerger des séries, en produisant, en apportant tout ce qui est financier et matériel, pour que les artistes puissent travailler tranquillement ? » Est-ce qu’un modèle comme ça en France, ça marcherait ? Car pour l’instant, personne ne se positionne entre les artistes et les plateformes. Est-ce qu’on peut arriver sur le marché français et implémenter le système coréen ?
WA : Ca voudrait dire aussi être en contact avec les producteurs audiovisuels pour développer des adaptations, trouver des fonds et financer la série comme en Corée ?
CM : Oui, il y a l’aspect financement et ensuite l’aspect gestion et exploitation de la série. Chercher effectivement, démarcher pour réaliser des adaptations audiovisuelles, pour lancer la série sur le marché international…
WA : Est-ce qu’avec la Webtoon Academy, dans les différentes rencontres, vous avez pu commencer à avoir des contacts pour avancer dans cette voie ?
CM : C’est une industrie qui n’existe pas encore, il y a tout à trouver. Et il y a besoin de fédérer les acteurs français autour de ça. Il y a de plus en plus d’acteurs, il y a plusieurs studios qui se créent. C’est peut-être le début d’un écosystème, un changement des méthodes de travail, de production et de l’économie du webtoon en elle-même.
WA : Si ça démarre, c’est le moment de trouver votre place.
CM : Oui, voilà.
WA : Est-ce que vous pouvez nous parler des projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
CM : Oui, je travaille sur deux séries au dessin. Une série pour Naver France avec Cécile Garcia comme scénariste et une autre pour pour le magazine Nemu. Ca, c’est un petit projet à côté que j’aime beaucoup. C’est une série qui s‘appelle « Providence », en noir et blanc, qui a beaucoup plus de liberté que dans le webtoon, plus de gore et de violence. Moi, ça me détend, et c’est mon associée qui est scénariste.

Providence du studio Myrà pour le magazine Nemu, copyright Nemu
WA : Merci beaucoup pour votre temps Charles.
CM : Merci à vous.
WA : Bonne chance pour tous vos projets, et pour ceux du studio Myrà. Est-ce qu’il y a un sujet qu’on n’a pas traité et que vous voudriez aborder ?
CM : Déjà, les remerciements ! Je remercie Ono d’avoir créé cette Webtoon Academy, enfin d’avoir permis à Kenaz de faire la Webtoon Academy en France, car c’était une bonne expérience, une bonne opportunité. Ca m’a permis de rencontrer d’autres créateurs français. D’ailleurs, après la Webtoon Academy, il y a eu neuf personnes qui n’ont pas gagné le voyage en Corée. Avec mon associée et d’autres personnes, on a créé un collectif pour les aider à accéder à la publication. Je pense que l’idée est de s’entraider, et c’est en bonne voie. Pourvu que ça marche. Le collectif s’appelle Mesocarpe.
WA : Cet esprit d’entraide, c’est un des élément qui ressort des différentes interview d’étudiants et d’étudiantes, une solidarité s’est créée et ce que vous venez de me dire le confirme.
CM : Oui, on est toujours tous en contact. Et puis ça reste un petit milieu, et on sera toujours amené à se voir, à travailler ensemble. Merci à Ono pour cette opportunité et pour ce voyage en Corée. J’étais ravi en Corée, je n’avais pas du tout envie de revenir en France. S’il y a d’autres Webtoon Academy, je conseille d’en faire une, c’est une bonne expérience et une bonne vision de comment on travaille dans les pays asiatiques, qui ont le vent en poupe. C’est bien de s’inspirer, pas forcément tout prendre, mais prendre ce qu’ils font de bien. C’est très formateur, on évolue très vite en un très court laps de temps. Ca permet à terme, de connaître le système studio qui va l’emporter sur le marché du webtoon. Ca permet de se professionnaliser. On peut en apprendre plus, par exemple, en Corée, j’ai fait une formation pour devenir producteur, « production director », j’ai pu assister à cette formation en coréen, j’ai pas tout capté… (rires)
WA : Il n’y avait pas de traducteurs ?
CM : Si, on avait un traducteur, Kim Seohwan, qui vivait avec nous dans la maison d’hôtes à Suncheon. Il y avait aussi une bonne ambiance en Corée, ça nous a bien aidé avec Louise et Ekass.
WA : Avez-vous eu le temps de découvrir un peu la ville à côté du travail ?
CM : On avait des horaires fixes, et il nous laissait le week-end. Après, rester travailler le soir, rester travailler le week-end, c’était notre problème. Ce n’était pas obligatoire, mais si on voulait que le travail avance, on pouvait le faire. J’ai eu le temps de visiter la ville, tous les trucs coréens, les PC Bang (cybercafé), les restaurants, on a beaucoup mangé, les bars, car on boit beaucoup en Corée, les billards… On a testé le mode de vie coréen.
WA : Vous connaissiez déjà un peu la Corée avant ?
CM : C’était mon premier voyage en Corée.
WA : Avec le recul, qu’est-ce qui vous reste de la culture coréenne, qu’est-ce qui vous a intrigué, intéressé, marqué ?
CM : Ce qui m’a marqué, c’est que c’est un pays très tranquille. Et tout le monde était très gentil en Corée. On a souvent une vision un peu horrible du monde du travail là-bas, de comment s’organise le management, les rapports hiérarchiques. J’étais heureusement surpris, tout le monde était attentif, ça a été une très bonne surprise. Ce n’est peut-être pas partout pareil.
WA : Et bien encore merci Charles pour toutes ces réponses et pour votre temps.
CM : Merci à vous.
Vous pouvez retrouver Charles Manalt sur le sréseaux sociaux du Studio Myrà :
Instagram : @studio.myra
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Cette interview cloture notre dossier sur la Webtoon Academy. On espère que vous en avez appris beaucoup sur cette nouvelle formation, et que si vous souhaitez apprendre le webtoon, vous resterez vigilant pour l’ouverture des prochaines inscriptions !

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