Allskreen et Ankama étaient présents au festival d’Angoulême, avec plein d’annonces !
Nous avons profité de leur passage au festival d’Angoulême début février pour rencontrer Hervé Créac’h et Oscar Lemetayer, qui s’occupent d’Allskreen, la plate-forme de Webtoon d’Ankama.
L’occasion d’en apprendre un peu plus sur les nouveautés qui nous attendent du côté d’Allskreen !
WA : Bonjour, pour commencer, pourriez-vous nous expliquer vos rôles chez Ankama ?
Hervé Créac’h (HC) : Bonjour, je m’appelle Hervé Créac’h, je suis responsable éditorial plutôt numérique chez Ankama, je m’occupe essentiellement des plateformes Allskreen, Krosmoz et pour le launcher Ankama, de la partie webtoon et animation. J’ai en charge toute la BD numérique au sens large chez Ankama.
WA : Le launcher, c’est l’application ?
HC : Oui, c’est l’application web téléchargeable sur n’importe quel ordinateur où on trouve tous les jeux d’Ankama, l’animation et les dessins animés, films d’Ankama et forcément aussi les webtoons d’Ankama dont la partie Allskreen, un univers séparé accessible depuis le launcher d’Ankama.
Oscar Lemetayer (OL) : On parle souvent du launcher comme la porte d’entrée vers les univers d‘Ankama.
WA : Et vous, Oscar ?
OL : Bonjour, je suis Oscar Lemetayer, assistant éditorial sur Allskreen et j’aide sur la communication et le marketing.
HC : Sur les plateformes dont je m’occupe aussi.
Oscar Lemetayer et Hervé Créac’h de Allskreen, la plateforme webtoon d’Ankama mais aussi d’autres éditeurs! copyright Allskreen, Le Lombard, droits réservés
WA : Merci. Justement, il se passe des choses dans le numérique chez Ankama. Est-ce que vous pouvez nous en parler ?
HC : Bien sûr. Chez Ankama, on a lancé il y a un an et demi, presque deux ans une application mobile qui s’appelle Allskreen, qui donne accès au contenu webtoon, notamment d’Ankama pour lancer l’application, mais c’est une plateforme qui est ouverte à plusieurs éditeurs. Quand on a lancé Allskreen, le but était de porter au format numérique, notamment au format webtoon, tout le contenu BD d’Ankama. Donc, pendant un certain temps, on a adapté les BD d’Ankama au format webtoon et on a fait des créations natives originales au format webtoon directement autour des univers d’Ankama pour fédérer la communauté d’Ankama qui aime les jeux Dofus, les dessins animés Wakfu, les cross-marques et les licences d’Ankama, autour d’un projet commun qui est un nouveau média, le webtoon. On a essayé aussi de rester ouverts dès le début à des nouveaux éditeurs, c’est pour ça qu’on a commencé très vite à aller chercher pour démarrer des petits éditeurs comme Olydri, comme Nouvelle Hydre, qui nous ont fait confiance tout de suite. L’étape d’après, c’est ce qui nous amène aujourd’hui, l’arrivée de gros éditeurs comme les éditions du Lombard qui nous rejoignent sur la plate-forme.
WA : Ça veut dire que vous allez adapter au format webtoon des BD papier du Lombard ?
HC : Exactement. Notre idée avec Allskreen est de faire du webtoon mais pas de la même manière que les grandes plateformes webtoon étrangères. On se dit que les affronter sur le même terrain, ça n’a pas de sens aujourd’hui, ils ont beaucoup plus d’ancienneté, beaucoup plus d’argent investi. Ce qu’on veut c’est démocratiser le webtoon vers d’autres populations à qui ça pourrait parler pour, soit des contenus, soit un format original, soit des licences qu’ils aiment. On va essayer d’aller chercher pour ça du patrimonial, donner une assise historique à un média qui aujourd’hui n’en a pas. Le webtoon, en France, c’est très récent. C’est peu connu, à part par des amateurs de BD mais pas tous ! Ça a ce côté un petit peu jeune, on ne sait pas si on peut lui faire confiance. Qu’est-ce que c’est exactement ? Notre but c’était de lui donner de la valeur, lui donner un peu d’assise, de la stabilité avec de gros titres. Ce que je dis souvent, sur Spotify, on a tous les derniers titres récents, mais une fois par an, on est content de trouver le boléro de Ravel quand on en a besoin. Pour Allskreen, c’est un peu pareil, il y a des nouveautés mais c’est bien de temps en temps de pouvoir y trouver Thorgal si on le cherche. Et Thorgal fait partie des titres du Lombard qu’on adapte, déjà disponibles au moment où on parle sur l’application parmi d’autres titres plus récents et plus anciens. Ce côté patrimonial, c’est ça qu’on vise. C’est apporter ces titres à une population qui aime le webtoon mais qui n’ira jamais en librairie lire les BD de papa. Si on ne lui met pas ces titres classiques dans son téléphone, il ne les lira jamais.
WA : Parmi ces classiques, il y a Thorgal. Y en a-t-il d’autres ?
HC : Oui, il y a IR$ aussi, et après, il y a des séries un peu moins classiques, le but était de démarrer avec une variété de titres très classiques comme Thorgal et IR$ et puis des BD plus récentes comme Masques, ou comme Klaw, qui sont aussi des classiques modernes, on va dire. Je vous invite à aller voir, il y en a d’autres. On a une dizaine de titres disponibles.
En plus, là, c’est une nouveauté, une expérience éditoriale pour Angoulême, il y a une sortie papier du Lombard, qui s’appelle Daemon. C’est vraiment une grosse nouveauté et elle est en exclusivité aussi au format numérique, en webtoon, en même temps que sa sortie librairie. Ce qui était intéressant, c’était de tenter des aventures éditoriales avec d’autres éditeurs qu’Ankama.
Daemon, de Vincent Brugeas au scénario, Yoann Guillo et Ronan Toulhoat au scénario paru au Lombard, maintenant sur Allskreen, aperçu de Allskreen version smartphone ! copyright Allskreen, Le Lombard, droits réservés
WA : C’est intéressant aussi car Thorgal, IR$ sont des séries au long court avec beaucoup de tomes. Une des richesses des webtoon, c’est sa sérialité. Est-ce qu’un tome de Thorgal va être découpé en plusieurs épisodes de webtoons ?
HC : Oui, on reste sur du webtoon. L’habitude du webtoon, c’est le feuilletonnant, un épisode se lit en quatre à cinq minutes, et puis si j’ai le temps, j’en lis un deuxième, puis un troisième… On reste là-dessus, en accord évidemment avec les éditions du Lombard qui valident tout ce qu’on va faire, toutes les étapes d’intervention sur leurs albums. On va découper l’album de Thorgal en épisodes, je ne dis pas chapitre, car chapitre c’est le papier et épisode c’est le numérique, En petits épisodes, donc, qui vont s’enchaîner, c’est du feuilletonnant. Un tome de Thorgal, on est sur cinq à six épisodes au format webtoon. On va diffuser Thorgal au rythme d’un tome par mois. On n’est pas sur le rythme d’un épisode par semaine. C’est ça qui est différent avec les lecteurs qu’on a sur Allskreen, ce ne sont pas forcément des lecteurs qui ont l’habitude de ce rendez-vous chaque semaine, mais ils sont tout à fait d’accord pour acheter un lot d’épisodes d’un coup, c’est l’habitude de l’album. C’est intéressant de leur proposer une histoire complète au format d’épisodes.
OL : C’est vrai que pour Thorgal on s’est permis de le découper en épisodes avec l’accord des artistes et des éditeurs, en essayant toujours de maintenir un peu de suspense, et d’avoir des épisodes complets en eux-mêmes mais avec toujours une petite accroche qui appelle à aller voir l’épisode d’après. C’est un travail de découpe qui est fait en interne chez Ankama mais qui est validé par nos partenaires, que ce soient artistes ou maisons d’éditions.
WA : Mais justement, dans ce travail d’adaptation en webtoon pour des BD dessinées dans les années 80 pour la planche, avez-vous rencontré des difficultés à adapter ces planches pour les spécificités verticales du format webtoon ?
HC : Oui, notre but est d’être efficace sans trahir la BD. C’est au cœur de notre stratégie. C’est-à-dire que si c’est vraiment inadaptable, on ne va pas forcer l’adaptation. C’est pour ça qu’à chaque fois qu’un éditeur nous propose d’adapter son contenu, que ce soit le Lombard, Ankama ou d’autres, on fait toujours un test sur un ou deux épisodes. On voit ce qu’on peut faire, comment on travaille, ce que nous on considère être un bon épisode qui est validé sur le principe avec les auteurs et l’éditeur. Si on passe cette phase, nous, après, on se projette sur un album complet. Pour Thorgal, c’est de la BD assez ancienne, qui n’a jamais été pensé pour le portage numérique, dont les planches n’ont même pas été dessinées en numérique. Aujourd’hui, beaucoup de BD papier sont dessinées en numérique. Thorgal a été pensé dès sa création pour être feuilletonnant pour des magazines comme « Le journal de Tintin ». Notre but va être de retrouver l’essence de ce côté feuilletonnant avec une reconstruction des pages. C’est aussi pour nous en interne un appel à des artistes. On a une équipe en interne qui est spécialisée là-dedans mais il n’y a pas d’appel à l’intelligence artificielle. On a créé des petits logiciels pour nous aider à automatiser certaines tâches qui sont automatisables, certaines exportations de fichier, certains enregistrements. Mais toute la base de la création se fait avec des artistes qui sont devant leur ordinateur et composent l’épisode. Souvent, ce genre de monteurs, d’adaptateurs spécialisés sont des narrateurs qui viennent de la BD. Le but est de faire une proposition. Adapter, c’est trahir. Donc, il y a des parti pris qu’on va prendre. Cette case-là, on va être obligé de l’adapter un petit peu, donc on va la couper de cette manière-là, proposer un montage, mais on va toujours chercher l’essence de la case, sans jamais dire « Tant pis, on ne montre pas tel personnage ou tel décor. » C’est toujours parce qu’on sait ou qu’on a compris que dans cette case-là, c’est tel élément, telle idée qui était important. Comme disait Oscar, le but est que les auteurs soient satisfaits du résultat, et pour l‘instant, on n’a jamais rencontré d’obstacles. Il y a quelques BD qui sont très compliquées à adapter. Mais ce sont uniquement des BD où la narration fait corps avec la pagination, avec le format de la BD. On va prendre un exemple très concret chez Ankama, c’est «Dans la tête de Sherlock Holmes», la base de la BD fonctionne avec le format rectangulaire des pages qui se tournent l’une après l’autre. Casser cela pour faire un webtoon, ça a peu de sens aujourd’hui, donc on ne va pas forcer l’adaptation de cet album. Mais à part ce genre d’exemples ponctuels, on n’a jamais eu d’obstacles sur l’adaptation d’un album.
WA : Est-ce que parmi ces auteurs adaptés, certains se sont pris au jeu, et ont souhaité participer plus ?
OL : On a eu le retour de Tony Valente, l’auteur de Radiant, qui a vraiment apprécié le travail d’adaptation de son manga et qui a redécouvert, selon ces mots, son œuvre. C’était assez intéressant d’avoir ce retour car c’est un grand nom du manga français. On lui a déjà posé la question, ce n’est pas dans les projets en cours mais c’est une éventualité qui reste ouverte.
HC : Il nous a toujours dit qu’il n’avait pas forcément pensé à faire du webtoon natif, mais de voir ce qu’on a fait avec son œuvre, ça le projette. Il se dit : « Oui le webtoon en soi, ça m’intéresserait bien ». Il n’y a rien de fait mais ce sont juste des envies comme ça. C’est pour dire que cette dimension de convaincre les auteurs, ça marche énormément. Souvent, ils sont très satisfaits du résultat. Il y a toujours une peur au démarrage, « qu’est-ce qu’ils vont faire avec mon œuvre ». Et quand ils voient les résultats, tout de suite, ça les réconforte. On est des professionnels, on sait adapter. La majorité est convaincue assez vite.
OL : C’est notre parti pris, on veut que l‘artiste soit satisfait de l‘adaptation. On ne publiera pas s’il y a désaccord.
HC : Non, bien sûr. Au-delà de l’éditeur, si l’auteur a de vraies réserves, ça ne sert à rien d’aller contre sa volonté, ça n’a aucun sens pour nous. Ça veut dire que l’auteur ne va pas encourager son lectorat à aller voir son œuvre au format webtoon, ça n’a pas de sens. Ce sera toujours en accord avec l’éditeur et l’auteur à fond.
WA : Et dans l’autre sens, du côté des adaptateurs, est-ce qu’il y a eu un engouement pour certaines séries ?
HC : C’est sûr. Et il y a même des attentes. Parce que notre équipe Allskreen, ce sont des fans de BD. On aime tous la BD et les univers imaginaires, forcément, il y a des attentes. Quand tu dis qu’on signe avec le Lombard, la première remarque qui vient c’est « On aura du Thorgal ?» et là, je suis content de pouvoir leur répondre « Oui, on a du Thorgal ». Et c’est le cas aussi sur les autres éditeurs. On sait qu’il y a d’autre éditeurs qui vont nous rejoindre dans les mois, les années qui viennent. Le but est toujours le même : avoir de la nouveauté mais aussi des classiques.
OL : Comme le dit Hervé, on est globalement tous fans de BD mais on a tous des profils un peu différents, on a de tous les âges, avec des goûts vraiment différents. Si une œuvre parle en particulier à un des monteurs, il y aura cette envie de bien faire et aussi d’expérimenter des fois.
WA : Comme on le disait au début, des séries comme Thorgal, IR$, comptent de nombreux tomes. Ce sont des adaptations qui doivent prendre du temps. Comment vous vous organisez pour pouvoir régulièrement proposer au public de nouveaux tomes ou de nouvelles séries ?
HC : C’est un fonctionnement d‘organisation interne sur la production au sens large. Quand je dis production, ce n‘est pas négatif, ce n’est pas aussi industriel que ça paraît. Le but pour nous, c’est d’avoir de la régularité dans le temps. Il y a deux choses importantes. Les accords avec l’éditeur pour nous fournir les contenus à adapter. Ça veut dire que pour lui, il y a une première étape, le convaincre sur un premier lot de la qualité de notre travail, c’est ce qu’on a fait avec le Lombard. Puis installer dans le temps toute la continuité sur ces grandes séries-là. Et de notre côté, c’est de s’organiser pour qu’il y ait ce qu’on appelle du frigo, c’est-à-dire tout préparer en amont pour qu’on ait toujours de l’avance pour la diffusion. On n’est pas du tout dans le système coréen du flux tendu, un épisode par semaine, je le commence le lundi, le vendredi il est publié. On n’est pas du tout sur cette optique-là, surtout sur des contenus qui datent, ça n’a pas de sens. Il faut qu’on prenne le temps de préparer, de s’organiser, toutes les validations sont importantes. Ça se fait en amont, dans le temps. On a une équipe en interne chez Ankama, qui est extrêmement bien rodée puisqu’elle a travaillé depuis maintenant dix ans avec tous les éditeurs du marché, pour être honnête, tous les styles sont passés entre nos mains. Et on a un process interne qui est vraiment très bien rôdé.
OL : On a privilégié la qualité, on veut fournir un beau produit. On a tendance à prendre un maximum d’avance.
WA : Est-ce que vous avez une projection, par exemple, nous finirons d’adapter telle série à telle date ?
HC : On pourrait l‘avoir, je pourrais donner des évaluations de ce qu’on a, sauf que tout dépend des actualités de l’éditeur en face de nous. Le Lombard aimerait peut-être qu’on fasse correspondre la fin ou le démarrage d’une série avec tel événement qu’il va mettre en place. On dépend beaucoup de ce genre d’éléments. Même si je donne une date, il se peut qu’elle soit caduque dans deux ou trois jours. Actuellement, on a des évaluations mais on ne peut pas donner de dates spécifiques.
Après, tout dépend, je prends l’exemple de Thorgal puisqu’on en parle. Thorgal, c’est un univers partagé avec plein de séries dérivées, Louve, Jolan… Ce qu’on a à faire nous, c’est de lancer la série principale. Mais on ne sait pas si on va adapter d’autres séries de l’univers de Thorgal. On ne sait pas si on va rebondir derrière sur autre chose. Il y a plein de choses à mettre en place à ce niveau-là.
WA : Ça me fait rebondir, quelles sont les séries du Lombard disponibles sur Allskreen ?
HC : Je ne les ai plus toutes en tête, mais il y a Masques, Klaw, Thorgal et IR$, il y a aussi…
OL : Green Class.
Green Class de Jérôme Hamon au scénario et David Tako au dessin paru au Lombard. Aperçu de Allskreen version tablette. copyright Allskreen, Le Lombard, droits réservés
HC : Oui, et Daemon la nouveauté qui sort là, le 30 janvier.
OL : Il y a aussi Nottingham, Eigyr…
HC : Eigyr qui n’est pas une série mais un one-shot, ce qu’on appelle un roman graphique. Je ne suis pas un grand fan du terme mais c’est vendu comme ça. Ce n’est pas une série qui va s’étaler dans le temps, mais c’est une série courte. Et une série courte, en webtoon c’est très rassurant. On sait où on part, on sait combien d‘épisodes et combien on va dépenser pour cette adaptation.
OL : C’est le cas aussi pour la BD Cosplay, on a un petit échantillon assez intéressant. On a plusieurs styles du Lombard, on a des grands classiques comme Thorgal et IR$ et Klaw, Masques, Cosplay qui sont destinés peut-être à un public un peu plus jeune qui découvre la BD. C’est intéressant d’avoir des séries longues classiques, des séries courtes, un petit melting-pot pour s’adresser au plus grand nombre.
Une partie des séries du Lombard accessibles sur la plate-forme Allskreen. L’embarras du choix ! Aperçu de Allskreen version PC. copyright Allskreen, Le Lombard, droits réservés
WA : Plus largement, sur Allskreen, comme c’est un nouveau public qui va arriver avec les fans du Lombard, ils vont aussi découvrir les séries Ankama. Et pour ceux qui ne connaissent pas et qui n’ont pas suivi ces séries, quelle serait la porte d’entrée dans ces univers ?
OL : Ce qui est intéressant avec l’univers du Krosmoz, l’univers transmédia d’Ankama, c’est un univers qui se passe sur une temporalité très étendue. Il n’y a pas de bonnes séries pour commencer. Il y a forcément des suites, je pense à Wakfu manga ou Wakfu la grande vague, il est préférable d’avoi regardé la série avant. Mais par exemple, on peut commencer avec Dofus manga et rentrer dans l’univers par ce biais-là. Il y a la série Ogrest qui s’adresse à un public plus mature et qui fait le pont entre les périodes de l’âge des Dofus et de l’ère du Wakfu. C’est vraiment pour ceux qui ont envie d’avoir la petite passerelle qu’il n’y a pas forcément dans les jeux ou la série, on propose justement cette porte d’entrée.
HC : Dans l’univers du Krosmoz d’Ankama (Wakfu, Dofus), on peut commencer par plein de séries qui fonctionnent de manière autonome, donc en fait, on n’a pas vraiment de blocage. Il y a toujours un moment donné où ça se passe bien. Mais ça n’ouvre pas Allskreen uniquement à l’univers du Krosmoz, c’est aussi l’univers d’Ankama éditions, ça veut dire que tous les mangas français qui sont la marque de fabrique d’Ankama éditions, sont aussi disponibles sur l’application comme Ripper, Space Punch, comme Radiant dont on a parlé, et comme les nouveautés qui arrivent, on a plein de nouveautés à venir. Et à ce titre, on a aussi une spécificité sur Allskreen par rapport à d’autres plateformes, c’est la prépublication. C’est-à-dire qu’on a des séries manga qui vont sortir en librairie. Elles sont disponibles un ou deux moins avant leur sortie librairie au format webtoon sur Allskreen. Et ça, c’est très intéressant car déjà on a beaucoup de lecteurs qui sont en attente du prochain tome de Radiant et qui seraient très contents de le lire au format webtoon et qui achèteront le manga quand il sortira. Et puis ça permet aussi de faire découvrir avec de petits épisodes si je veux essayer des nouveautés avant d’acheter un tome complet. On a plein de nouveautés manga qui seront en prépublication.
OL : Je pense à une autre spécificité qui va en sens inverse. On a également le côté patrimonial de pouvoir proposer des séries qui sont difficiles à trouver ou qui ne sont plus commercialisées. On rend disponible ces BD.
HC : En tous cas, ces livres qui ne sont plus publiés, qui datent de quelques années maintenant et qui sont sortis de la diffusion librairie mais qu’on remet à disposition au format numérique.
WA : Vous avez des exemples de titre indisponibles en librairie et remis à disposition en ligne ?
OL : Le comics Maskemane, qui se passe dans l’univers du Krosmoz, qui a été publié dans Dofus Mag à l’époque. On a eu l’occasion de complètement le réadapter et de le rendre disponible en intégralité sur Allskreen.
HC : Le tome trois de la série Maskemane n’est jamais sorti en librairie. C’est une exclusivité sur la plateforme pour terminer la série.
WA : C’est intéressant car ça va dans les deux sens, il y a de la prépublication qui va amener les gens à découvrir et partir après vers le papier et des gens du papier qui vont venir pour voir des adaptations. Ça crée des liens entre le monde du numérique et celui du papier.
HC : C’est toute cette population qu’on essaye d’aller chercher. On veut leur dire : « si vous aimez le papier, on sait que vous n’êtes pas forcément attiré par le numérique, mais il y a des BD numériques qui sont intéressantes, juste par curiosité, parce qu’on a envie de lire une œuvre spécifique et pas du numérique au sens large ». Et donc, on essaye de démocratiser un peu le numérique, on sait qu’ils continueront à acheter de la BD papier mais il y a des BD qu’ils ne trouveront plus que chez nous si ça les intéresse. C’est aussi aller chercher cette population en suscitant leur curiosité, leur apprendre ce qu’est le webtoon aussi, car le webtoon peut avoir une réputation en bien ou en mal chez les lecteurs. C’est leur montrer qu’il peut y avoir des choses qui leur plaisent dans ce format-là.
WA : Merci, y a-t-il une chose dont vous aimeriez parler en conclusion ?
OL : Oui, on peut parler de notre grosse prépublication en cours. On a lancé le tome deux de Wakfu la grande vague, le manga qui va sortir en librairie le 7 mars. Là, c’est une autre grosse actu hors festival.
HC : C’est notre blockbuster du moment.
Wakfu la Grande Vague, tome 2, de Tot au scénario et Cynthia Leman au dessin paru chez Ankama. copyright Allskreen, Le Lombard, droits réservés
WA : Merci beaucoup pour ces infos et pour votre temps.
HC et OL : Merci à vous.
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